Il y a trois ans, j'avais un petit carnet dans mon sac.
Il y a trois ans, je ne saurais dire si c'est le temps qui s'était soudainement emballé ou ma tête qui ne voulait plus penser.
Il y a trois ans, je sortais ce petit carnet, quand enfin il était temps de sortir de ma tête.
Parce que, il y a trois ans, je venais de perdre une partie de mon identité.

Depuis trois ans, à cette période, je ressors ce petit carnet. Je relis les quelques paragraphes, les phrases sont maladroites, les images sont dures ... Elles sont pourtant le reflet de ce que j'ai pu ressentir.

J'ai décidé de les écrire à cet endroit. Pourquoi? je ne sais pas.
Vous qui lisez, qui nourrissez ce blog par votre empreinte de passage, oubliez la suite. Elle n'est là que pour moi, pour que je n'oublie pas.

L'annonce, la peur, le recueil, un baiser sur le front d'où sort ces mots vers la naissance des pensées
"Baiser le front d'un mort, oui, je commence à être habituer.
Cette phrase est dure, mais pourtant, ce simple baiser est synonyme d'une multitude de mots.
Adieu, est-il moins effrayant?
Un baiser, un simple baiser. Un dernier échange, sans mots, les yeux fermés.
On imagine à ce moment précis du contact la douleur qui aurait dû émaner.
On n'en peut plus face à toutes ces émotions qui ce mélangent, ces derniers mots qu'on veut lui communiquer pour se purger un peu de ses remords, de ses regrets.
La peur du froid survient.
On relève la tête rapidement.
On se demande pourquoi ce geste qui paraît inapproprié face à cette douleur qui reste."
Le dernier moment
"Un défilement d'images comme dans un film.
Un cercueil qui se ferme, son visage qui disparait.
A cet instant précis, on aimerait que le temps s'arrête, qu'on imprime à jamais les détails de son être.
La voiture nous transporte à l'endroit précis de notre dernier échange.
Une foule nous accueille alors qu'on aimerait être seul accompagné de sa douleur.
Et puis des mots qui ne l'atteindront jamais.
Ils ne restent alors plus que les souvenirs si précieux"